vendredi 24 juillet 2009

Le rapport d'enquête accablant pour Julien Dray


Coup de grâce pour le député PS de l'Essonne ? Le contenu de l'enquête préliminaire du parquet de Paris visant les comptes Julien Dray, ouverte pour «abus de confiance, faux et usage de faux», a été largement dévoilé vendredi par le quotidien Le Monde et le site Médiapart. Selon les enquêteurs, cinq associations, souvent en difficulté financière, aurait contribué à alimenter les comptes de l'élu et huit particuliers lui auraient consenti d'importants prêts. En tout, entre 2005 et 2008, le député aurait touché 1 631 417 euros -tous revenus confondus-, alors qu'il en a dépensé plus de deux millions. Les avocats de Julien Dray, qui ont eu accès à ce rapport jeudi, envisagent de porter plainte contre les deux médias pour violation du secret de l'enquête.

Selon le rapport de l'enquête préliminaire, la brigade financière a relevé des mécanismes financiers récurrents : de l'argent sortait des caisses de certaines associations, était encaissé par des proches de Julien Dray, qui lui reversaient ensuite une bonne partie de la somme. Dans ces mouvements de fonds, trois personnes arrivent en première ligne : Nathalie Fortis, chargée de mission au conseil régional d'Ile-de-France et ex-salariée de la FIDL (syndicat lycéen), Thomas Persuy, ancien permanent de ce syndicat et Pierre Bergé, président de SOS Racisme.

Au total, l'enquête établit que Nathalie Fortis a versé à Julien Dray 38 300 euros sur trois ans (2005-2008). Thomas Persuy, lui, 35.750 euros. Pierre Bergé est le plus gros «prêteur», avec près de 340.000 euros. En tout, huit particuliers seraient visés. «Je n'ai pas à connaître l'origine des fonds», aurait déclaré selon Le Monde le député aux enquêteurs pour se justifier. «J'étais surchargé de travail (…). Je me suis donc beaucoup appuyé dans la gestion quotidienne sur l'ensemble de mes assistants».

La piste d'un financement politique écartée

Dans ce rapport, écrit après sept mois d'enquête menée par le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, la brigade financière épingle également trois autres associations : Les Parrains de SOS-Racisme, Stop-Racisme Val d'Orge et enfin l'Association de la 10e circonscription de l'Essonne. Toutes ces associations auraient versé de l'argent de façon indirecte [par le biais d'une autre personne, ndlr] au député de l'Essonne.

Les enquêteurs ont toutefois écarté la piste d'un financement politique ou d'une éventuelle corruption. Ils ont établi que toutes ces sommes importantes servaient à assurer le train de vie du socialiste, notamment passionné par les montres et les stylos Mont-Blanc.

Les avocats de Julien Dray ont fait savoir qu'ils allaient préparer des actions en justice contre Le Monde et Médiapart pour ces révélations. L'une de ses avocates a notamment estimé qu'il «n'y a désormais plus de doute sur le caractère éminemment politique du dossier». Avant d'estimer : «il s'agit en réalité de faire pression sur le parquet alors qu'à ce jour aucun délit ne peut être reproché à Julien Dray».

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